ECOLOGIE : Au Congo, les forêts tropicales menacées par l'exploitations forestière
- La Rédaction de Planète Verte
- 21 nov. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 nov. 2024

Les forêts tropicales du bassin du Congo, souvent qualifiées de « deuxième poumon de la planète » après l’Amazonie, perdent chaque année entre 1 et 5 % de leur superficie, principalement à cause de l’exploitation forestière et minière illégale, selon une étude du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique.
Depuis 2001, 30 % de la couverture forestière régionale a disparu, mettant en péril les moyens de subsistance de millions de personnes qui dépendent de ces ressources. Cette dégradation compromet également le rôle crucial des forêts dans le cycle des pluies en Afrique et dans la séquestration du carbone, souligne le rapport publié en novembre. Ces activités illégales, orchestrées par des réseaux criminels profitant des failles réglementaires et soutenus par des complicités au sein des gouvernements, coûtent au continent africain 17 milliards de dollars chaque année. Ces forêts, couvrant environ 200 millions d’hectares, sont réparties entre six pays : le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), la
Guinée équatoriale, le Gabon et la République du Congo. Ensemble, elles représentent 70 % de la couverture forestière africaine.
Malgré les initiatives visant à renforcer l’application des lois, la gouvernance et le commerce, les pratiques illégales restent omniprésentes dans toute la chaîne d’approvisionnement, notamment pour les essences de bois rares, principalement exportées vers la Chine, selon l’étude.
En RDC, la destruction annuelle de la forêt tropicale génère des émissions de carbone comparables à celles de 50 centrales à charbon fonctionnant pendant une année entière. Le rapport insiste sur la nécessité de protéger ce « trésor inestimable ». Des enquêtes révèlent que des entreprises forestières soudoyent régulièrement des ministres et hauts fonctionnaires pour obtenir des concessions illégales, échapper aux sanctions pour surexploitation ou dépasser les quotas d’exportation. Au Cameroun, le ministère des Forêts et de la Faune figure parmi les dix institutions les plus corrompues du pays, lui-même classé 140e sur 180 dans l’indice de perception de la corruption 2023.
Pour préserver ces forêts, le rapport recommande de renforcer la coopération sécuritaire entre les pays concernés pour lutter contre les réseaux criminels et groupes armés, de plus en plus sophistiqués, et d’intensifier l’utilisation de l’imagerie satellitaire pour une surveillance accrue.
Comments