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INCENDIES DE LOS ANGELES : Quelle est cette matière rose qui se dépose un peu partout ?

Dernière mise à jour : 15 janv.

Un "DASH", un avion a réaction larguant du retardant, sur une crète à Los Angeles. David Swanson / AFP
Un "DASH", un avion a réaction larguant du retardant, sur une crète à Los Angeles. David Swanson / AFP

Vous avez peut-être vu ces images impressionnantes. Des surfaces, des terrains et des maisons recouvertes d'une drôle de couleur rose ce 14 Javier 2025. Quelle est cette substance, quel est son efficacité, pourquoi cette couleur rose ? On vous l'explique.


Cette substance larguée par les "DASH", des avions à réaction qui ont une capacité de stockage de 10 000 litres d'eau, se nomme le retardant aussi appelé "retardateur de flammes". Depuis la semaine dernière, la substance a été déversée au-dessus de quartiers résidentiels à une échelle « sans précédent », observe Daniel McCurry, professeur associé en ingénierie civile et environnementale à l'Université de Californie du Sud.


Aux Etats-Unis, c'est la société Périmèter Solutions, qui est en charge de la commercialisation de ce produit, Phos-Chek, un produit commercialisé par Perimeter Solutions, est utilisé comme retardateur de flammes. Il se compose principalement de phosphate d’ammonium, un engrais courant, ainsi que d’additifs variés, dont de l’oxyde de fer (rouille) qui lui confère sa teinte fluorescente. Cette couleur vive aide les pilotes à s’assurer de couvrir efficacement la zone ciblée lors des largages, explique M. Colquhoun.


Contrairement à l’eau, où il faut distinguer les reflets pour localiser le prochain point d’intervention, le Phos-Chek facilite grandement la visibilité, ajoute-t-il. Un autre avantage majeur est que la substance ignifuge reste efficace même après l’évaporation de l’eau avec laquelle elle est mélangée, souligne M. McCurry.

Des épaississants sont intégrés pour donner au mélange une viscosité qui réduit la dérive hors des zones ciblées. Le produit, sous forme de poudre, est généralement dilué dans de vastes bassins avant d’être chargé dans des avions et hélicoptères pour des largages stratégiques, précise M. Colquhoun.


M. McCurry rapporte avoir vu des images impressionnantes montrant des feux de broussailles stoppés précisément à la limite des zones traitées avec du Phos-Chek. Toutefois, il reste mitigé quant à son efficacité.

Un ancien pompier lui aurait confié que ce retardateur est peu utile face aux incendies de haute intensité, comme ceux ayant causé la mort de 25 personnes à Los Angeles ces derniers jours et qui demeurent incontrôlés.


Coté environnement le produit serait "peu toxique"


Le Service des forêts américain utilise exclusivement des retardateurs conformes aux normes de l'Agence de protection de l'environnement, garantissant qu'ils sont « quasiment non toxiques » pour les humains, les mammifères et la vie aquatique. Les largages sont interdits au-dessus des plans d'eau et des habitats d’espèces menacées, sauf en cas de danger imminent pour la vie humaine ou la sécurité publique.


Malgré ces précautions, des accidents surviennent, notamment sous l’effet de changements de vent ou d’erreurs de largage. Une ancienne formule, le Phos-Chek LC95, avait été retirée le 31 décembre dernier aux États-Unis après que des recherches menées par M. McCurry avaient mis en évidence des niveaux élevés de métaux lourds susceptibles de contaminer l'eau potable.


Le produit actuellement utilisé, le MVP-Fx, est moins toxique, bien qu’il puisse causer des irritations cutanées et des troubles digestifs en cas d’ingestion. M. McCurry note que le Service des forêts a déjà perdu des procès pour des impacts environnementaux, mais estime que le Phos-Chek est désormais « probablement sans danger pour l'environnement ».


Cependant, il admet que les effets sur la santé humaine ne sont pas encore totalement élucidés. « La semaine dernière, des largages ont été effectués à une échelle sans précédent », ajoute-t-il, précisant que le produit est généralement utilisé loin des zones résidentielles ou en quantités limitées.


Et en France ?


Présent dans les camion-citerne feux de forêt (CCF) et mélangé à l'eau au moment de l'intervention pour renforcer son efficacité et accélérer le refroidissement, cet additif est utilisé à raison d’un litre pour mille litres d’eau lors des incendies de forêt. Il est inoffensif pour l’environnement.


« Nous avons observé un retard de croissance de la flore si le seuil est dépassé ou une croissance supplémentaire si ce n’est pas le cas car l'additif agit comme un engrais quand le seuil est faible. Nos recherches s'orientent vers le bio. » Frédérique Giroud, directeur scientifique du centre.

En France, c'est le CEREN, département Essai et Recherche de l'Entente Valabre, qui teste ces additifs chimiques et leur impact sur la flore. « Bien sûr, nous retrouvons des seuils de toxicité sur tous les produits chimiques mais les concentrations d'additif utilisées lors de l'extinction des feux de forêt n'atteignent jamais ce seuil », précise Frédérique Giroud, directeur scientifique du centre.


M. McCurry, chercheur américain explique avoir vu des images où « un feu de brousse arrêtait sa progression exactement sur la ligne jusqu’à laquelle avait été répandu du Phos-Chek ».


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