INTERNATIONAL : Un avion cargo DHL, s'écrase en Lituanie
- Arthur Bex
- 25 nov. 2024
- 3 min de lecture

Un avion cargo de la société DHL reliant l’Allemagne et la Lituanie s’est écrasé lundi matin près de l’aéroport de Vilnius lors d’un atterrissage d’urgence, les autorités n’excluant pas la piste d’un acte criminel.
« L’avion devait atterrir à l’aéroport de Vilnius et s’est écrasé à quelques kilomètres de l’aéroport », a déclaré Renatas Pozela, chef du service de pompiers et de secours, ajoutant qu’un des quatre membres d’équipage avait été retrouvé mort.
« Il y avait quatre membres d’équipage : deux Espagnols, un Allemand et un Lituanien », a précisé Julija Samorokovskaja, porte-parole de la police de Vilnius, à l’AFP. « L’un des Espagnols a été tué », tandis que les blessés ont été hospitalisés. Selon un communiqué de DHL Allemagne, un avion de Swift Air, exploité par un partenaire pour le compte de DHL et reliant Leipzig (Allemagne) à la capitale lituanienne, a « effectué un atterrissage d’urgence à environ un kilomètre » de l’aéroport de Vilnius.
L’accident s’est produit vers 05h30 locale
D’après Ausra Rutkauskiene, responsable de la société en Lituanie, l’avion transportait « des envois de plusieurs clients » et non d’un seul.
Lors du crash, suivi d’un incendie, une maison a pris feu. Les autorités ont précisé que tous les habitants avaient été évacués sains et saufs.
Un photographe de l’AFP présent sur place a pu apercevoir l’épave de l’appareil et la maison, ainsi que des dizaines de paquets éparpillés sur le sol.
« Nous avons été réveillés par le bruit d’une explosion. Par la fenêtre, nous avons vu la vague d’explosion et un nuage de feu », a déclaré Stanislovas Jakimavicius, âgé de 65 ans et vivant à 300 mètres de la zone du crash, à l’AFP.
« Comme un feu d’artifice (...) Tout a brûlé ensuite avec beaucoup de fumée », a-t-il ajouté. Les autorités, qui ont ouvert une enquête, restent prudentes sur les causes du crash, tout en n’excluant pas un acte terroriste.
« Il est prématuré d’associer (le crash) à quoi que ce soit », a déclaré Darius Jauniskis, chef des services de renseignement lituaniens, à la presse. « Nous travaillons avec nos partenaires étrangers pour obtenir toutes les informations possibles. Nous ne pouvons pas exclure la possibilité d’un acte terroriste », a-t-il dit.
« Nous avons prévenu que de telles choses étaient possibles, nous voyons une Russie de plus en plus agressive, (...) mais nous ne pouvons pas encore (...) pointer du doigt » quiconque, a encore déclaré M. Jauniskis.
"Aucun signe ou preuve suggérant qu’il s’agit d’un sabotage ou d’un acte terroriste" ministre de la Défense Lituanien, Laurynas Kasciunas
Les enquêteurs se sont rendus à l’hôpital pour interroger les trois membres de l’équipage blessés, alors que les boîtes noires de l’appareil doivent être analysées afin de déterminer s’il s’agit « d’une erreur technique, d’une erreur de pilotage ou d’autre chose », a-t-il ajouté, précisant que l’enquête « pourrait durer environ une semaine ».
Début novembre, plusieurs personnes ont été interpellées en Lituanie et en Pologne dans une affaire de colis incendiaires envoyés par avion vers différents pays d’Europe, et dont les traces pourraient, selon plusieurs capitales, mener vers la Russie.
Cet été, des colis contenant des engins incendiaires ont été retrouvés dans les entrepôts de DHL en Allemagne et en Grande-Bretagne, où ils ont pris feu.
En Pologne, un colis a aussi incendié un camion de DHL, selon le quotidien Gazeta Wyborcza.
Un conseiller du président lituanien pour la sécurité nationale avait alors attribué cette opération à la Russie.
« Nous devons neutraliser et démanteler la source, et nous savons qui est à la source de ces opérations. Il s’agit des services de renseignement militaire russes », avait déclaré Kestutis Budrys.
Le renseignement allemand avait auparavant lui aussi pointé du doigt la Fédération russe.
Le 14 octobre, lors d’une audition au Bundestag, le patron du Renseignement intérieur allemand (BfV) Thomas Haldenwang avait accusé ouvertement Moscou d’être derrière l’« affaire DHL », faisant référence au cas d’un colis qui avait pris feu dans un centre du transporteur DHL à Leipzig en juillet.
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