POLLUTION : A Busan, les négociations piétinent sur la pollution plastique
- Arthur Bex
- 27 nov. 2024
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Dernière mise à jour : 27 nov. 2024

Les négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique à Busan, en Corée du Sud, progressent lentement, menacées par l'obstruction de plusieurs pays, selon des diplomates et des observateurs qui se sont confiés à l'AFP mercredi.
Depuis lundi, des délégués de plus de 170 pays se réunissent pour parvenir à un accord sur un texte avant le 1er décembre, après deux ans de discussions. Cependant, mardi, les travaux des quatre « groupes de contact » chargés de rédiger le traité se sont enlisés dans des débats stériles, a déclaré à l'AFP Eirik Lindebjerg, responsable de la politique plastique au WWF. « Les discussions dans les groupes de contact avancent trop lentement », a-t-il regretté.
Plusieurs diplomates, s'exprimant sous couvert d'anonymat, ont confirmé cette lenteur. « C'est très, très lent, avec les pays habituels qui font tout pour ralentir le processus », a déclaré un délégué latino-américain.
Les documents soumis aux groupes de contact montrent que l'Arabie saoudite, l'Iran et la Russie demandent des modifications importantes, notamment la suppression de certaines parties du traité visant à limiter la production de nouvelles matières plastiques. L'Arabie saoudite a estimé que toute restriction de la production irait « au-delà » de l'objectif du traité, qui est de limiter la pollution plastique, et risquerait de créer des « perturbations économiques ».
D'autres diplomates et hauts fonctionnaires participant aux négociations ont exprimé leur frustration croissante. « Il y a une différence entre protéger ses intérêts et entraver délibérément les progrès des négociations », s'est plaint un délégué d'un petit État insulaire.
La teneur des discussions jusqu'à présent laisse présager une fin des pourparlers compliquée, a averti un diplomate européen. « Je pense que nous arriverons à une situation très difficile dans deux jours au plus tard », a-t-il prédit.
Selon M. Lindebjerg, l'observateur du WWF, les deux premiers jours de pourparlers ont tout de même abouti à quelques points positifs, notamment en ce qui concerne les propositions pour limiter les produits chimiques « problématiques ». « Cela peut nous permettre d'aller loin dans l'éradication des objets en plastique nocifs et inutiles qui empoisonnent l'humanité et la nature », a-t-il déclaré. « Maintenant, la majorité progressiste des pays représentés ici (...) doit agir à l'unisson et ne pas faire de compromis ».
Pour un diplomate européen, « la clé du succès est de formuler un accord soutenu par une grande majorité ». Cela « forcera le petit groupe (de pays qui bloquent les négociations) à tenter de torpiller (le traité) ou à devenir la minorité bruyante et insatisfaite d'un traité qu'ils finiront par signer ».
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