RENCONTRE. Le Kamishibaï, l'ancêtre du manga revisité
- Arthur Bex
- 15 oct. 2024
- 2 min de lecture
Philippe Bertrand sera présent ce samedi 12 octobre 2024 à l'espace Sainte-Anne de Lannion. À l'occasion des Marmonzeries d'Automne, le dessinateur et scénariste partagera sa passion pour le Kamishibaï, un art théatrale traditionnel japonais. Il se confie.
« Je fais de la bande dessinée depuis tout petit », affirme Philippe Bertrand. A 61 ans, le scénariste, metteur en scène, auteur et conteur, a une passion : le Kamishibai. Kami signifie "papier" et Shibai "théâtre", ce qui se traduit littéralement en français par "théâtre de papier". « Mais je l'ai transformé et adapté en BD, avec un flux accéléré pour que l’œil soit constamment surpris. », explique le metteur en scène.
Une pratique « pédagogique » qui existe depuis des centaines d'années
Passionné par le Japon depuis l'enfance, l'acteur s'intéressait en particulier aux estampes japonaises. « Le Kamishibaï est destiné aux jeunes. Il s'agit d'une boîte dans un cadre en bois, de plusieurs formats, que l'on fixait sur un vélo pour se déplacer de rue en rue et raconter des histoires aux enfants », raconte-t-il.
Le Kamishibaï est pratiqué et utilisé comme méthode pédagogique participative au Japon depuis des centaines d'années. « Il est très utilisé dans les écoles en Europe, mais aussi en Afrique, et de plus en plus en France depuis les années 1970, même si les professeurs sont encore un peu réticents au dessin, qu'ils jugent souvent inaccessible. » explique l'auteur. D'autres pays ont observé que cela permettait de développer de nombreux sens. « C'est un procédé très complet. Un autre avantage est qu'il offre une alternative aux écrans et aide à développer l'imaginaire », explique le Nantais d'origine, diplômé de la faculté des arts plastiques de Rennes.
Une volonté de partage et de transmission
Le dessinateur sera présent ce samedi 12 octobre à Lannion, avec toujours la même passion de former, d'enseigner et de divertir. « Je crée sans cesse de nouvelles histoires. Je veille à ce que chaque spectacle, chaque histoire, soit différente. Je change constamment de techniques, en utilisant entre autres des poèmes traditionnels japonais, qui sont de courtes phrases que je mets en image. » Ayant pratiqué le théâtre depuis ses débuts, le dessinateur est très attaché aux récits oratoire. « C'est du théâtre vivant, donc je viens avec ma propre façon de raconter. »
Il adopte un ton doux et choisir des mots faciles à la compréhension. « Je prends des histoires transversales, pour satisfaire à la fois les enfants, les adolescents, mais aussi les adultes, afin que mes histoires résonnent chez chacun. Je conte donc, tout en dessinant et en réalisant le bruitage. Cela modernise le Kamishibaï et constitue une bonne alternative aux séries télévisées », explique le sexagénaire.
Toujours dans cette optique, Philippe Bertrand a formé de nombreux jeunes enfants au Kamishibaï en Afrique, dans les Instituts Français de Dakar, Agadir et Bamako.
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