RENNES : Une avancée majeur dans les interactions prédateurs proies
- Arthur Bex
- 28 janv.
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Dernière mise à jour : 28 janv.

Des chercheurs du CNRS au Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE) et leurs collègues ont publié le 23 janvier 2025 dans Peer Community Journal une avancée majeure sur les interactions prédateurs proies.
Cette étude, qui repose sur une analyse approfondie et inédite des interactions complexes entre le risque de prédation, le comportement d’un grand herbivore et les écosystèmes forestiers, explore l'« écologie de la peur » à travers un vaste corpus de données collectées par les auteurs sur plusieurs décennies de recherches. Menée dans divers contextes expérimentaux, tels que des îles avec ou sans chasse et avec ou sans prédateurs, elle combine écologie comportementale, étude des communautés végétales, analyses isotopiques des plantes consommées, manipulation expérimentale des densités d’herbivores et translocations entre différents sites.
Les données, recueillies à long terme et dans des environnements géographiques variés, mettent en lumière la complexité des mécanismes écologiques impliqués, tant dans les adaptations des herbivores à un contexte de risque que dans les répercussions de ces adaptations sur la dynamique végétale. Par exemple, l’absence prolongée de prédateurs conduit à une simplification et une dégradation progressive du couvert végétal, accompagnées d’une densification de la population de cerfs. Ces derniers, devenus dociles, ne fuient pas à l’approche d’un humain et se concentrent sur la recherche d’une nourriture diffuse, un comportement qui persiste lorsque les ressources alimentaires sont abondantes.
En revanche, une expérimentation consistant à appliquer temporairement un taux élevé de prélèvement par la chasse dans une population non exposée au risque restaure non seulement la végétation, mais provoque aussi l’apparition de comportements de fuite accentués chez les cerfs. Ces adaptations comportementales, marquées par une distance de fuite accrue, perdurent sur plusieurs générations après l’arrêt des prélèvements.
Par ailleurs, l’analyse isotopique des plantes suggère indirectement que la présence de risques liés à la chasse ou aux prédateurs naturels modifie les comportements d’alimentation des cerfs, qui fréquentent moins les zones les plus exposées. Ces résultats illustrent la nécessité de comprendre les interactions écologiques complexes et montrent comment la présence ou l'absence de prédateurs influence durablement la dynamique des écosystèmes. Ils soulignent également l'importance des approches intégratives pour évaluer le rôle crucial des prédateurs dans le maintien des fonctionnalités des écosystèmes.
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