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RENNES : Début d'un procès de cinq jours, pour un policier, après la mort de Steve, à Nantes

Loïc VENANCE / AFP/Archives


Le procès de Grégoire Chassaing, commissaire en charge de l'opération policière controversée lors de la Fête de la musique, au cours de laquelle Steve Maia Caniço est décédé par noyade à Nantes en 2019, s'ouvre lundi 10 juin à Rennes pour « homicide involontaire ».


Agé de 54 ans et récemment nommé chef de circonscription à Lyon, Grégoire Chassaing est la seule personne poursuivie pour la mort de cet animateur périscolaire de 24 ans.


Les autres personnes ou entités impliquées dans cette affaire, notamment le préfet Claude d’Harcourt et la maire socialiste de Nantes Johanna Rolland, ont toutes bénéficié d’un non-lieu, malgré leur mise en examen ou leur statut de témoin assisté.


Lors de la Fête de la musique du 21 au 22 juin 2019, des sound systems diffusaient de la musique sur le quai Wilson en bord de Loire, une pratique tolérée jusqu’à 4 heures du matin.


« Peu après cette heure, les effectifs de la police nationale sont intervenus pour demander l'arrêt de la diffusion de la musique, une demande qui a été refusée par les organisateurs d’un mur de son »

Dossier de presse


Des teufeurs mécontents ont jeté divers projectiles sur les policiers, qui ont répliqué par le jet de grenades lacrymogènes. « Au cours de la soirée, plusieurs personnes sont tombées dans la Loire depuis le quai », selon le dossier de presse.


Le 29 juillet, après plusieurs semaines de mobilisation des proches du jeune homme, un pilote d’une navette fluviale a retrouvé le corps flottant de Steve Maia Caniço. Sa famille était sans nouvelle et sa disparition avait causé un grand émoi dans la ville.

L’enquête a permis de déterminer que la chute de Steve avait eu lieu à un endroit du quai sans barrière à 4 h 33 mn 14 s, soit deux minutes après les premiers tirs par les forces de l’ordre.


« Pour la famille de Steve Maia Caniço, il a toujours été clair que le responsable, et celui qui, j’espère, sera déclaré coupable, c’est Grégoire Chassaing en sa qualité de responsable du commandement de cette opération », estime Cécile De Oliveira, avocate des parties civiles.


Selon elle, il aurait « sans sommation et de manière disproportionnée », laissé ses effectifs « utiliser des grenades lacrymogènes en très grand nombre à proximité de la Loire, alors que le quai n’est pas protégé par des barrières et que du vent soufflait cette nuit-là vers la Loire ».


La défense de Grégoire Chassaing va, quant à elle, plaider la chute accidentelle dans la Loire, sans aucun lien avec les tirs de gaz lacrymogènes par les policiers, en soulignant qu’à 3 h 12, Steve avait envoyé un SMS à un ami indiquant « je suis trop fatigué, j’ai besoin d’aide ».


« Un témoin l’a vu chuter à peu près au même endroit où il dormait, à un mètre du bord », a expliqué Me Louis Cailliez, avocat du fonctionnaire, lors d’une conférence de presse à Paris avant le procès.


Le procès doit durer cinq jours, avec une trentaine de témoins et d’experts, selon le parquet. Le jugement sera mis en délibéré à l’issue du procès, qui sera couvert par une centaine de journalistes. Le prévenu encourt une peine de trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.



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