RENNES : L'Université se mobilise pour alerter sur sa situation financière "extrêmement grave"
- Arthur Bex
- 3 déc. 2024
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Dernière mise à jour : 3 déc. 2024

L'Université de Rennes annonce dans un communiqué, ce 3 décembre 2024, se mobiliser "aux cotés de l'ensemble des universités" afin d'alerter sur sa situation financière préoccupante et celle des autres universités françaises.
Ce 3 décembre 2024, l'Université de Rennes annonce dans un communiqué : "L'Université de Rennes se mobilise, aux côtés de l'ensemble des universités, pour alerter sur la situation financière extrêmement grave, induite par le projet de loi de finance 2025."
L'université de Rennes, première université de recherche du Grand Ouest
Dans un mail interne diffusé aux équipes d'enseignants-chercheurs, le président de l'université de Rennes, David Alis explique : "Notre université, consciente de la responsabilité nationale que lui confère un tel statut, constitue ainsi la première université de recherche du Grand Ouest : elle figure dans le Top 15 français et Top 500 mondial dans les classements internationaux. Elle innove avec et pour la société pour aider à relever les défis de demain autour de la santé et de la sécurité de la planète liés aux grandes transitions numérique, de santé, d’environnement : intelligence artificielle, cyber sécurité, santé globale et technologies médicales, sciences de la terre et de l’eau, biodiversité, chimie durable et recyclabilité des matériaux…"
"Cependant, les menaces qui pèsent sur le budget 2025, après les mesures difficiles de 2024, nous amènent à réagir collectivement pour demander une véritable prise en compte de la situation budgétaire des universités." David Alis, président de l'Université de Rennes
Le président de l'Université rennaise rappel également le rôle joué depuis plus de dix ans par les universités en France. "Depuis plus de 10 ans, les universités françaises se sont considérablement transformées. Elles ont fortement amélioré les taux de réussite étudiante, assurent des taux d’insertion professionnelle remarquables pour leurs diplômés, et ont profondément restructuré leur activité de recherche et de formation, notamment en se regroupant avec les grandes écoles, les organismes nationaux de recherche (ONR) et les centres hospitaliers universitaires (CHU), pour créer des universités de recherche intensive, visibles à l’international, et pour relever ensemble des défis liés aux grandes transitions."
Un modèle en danger, en raison du PLF 2025
"La situation financière est déjà intenable suite aux décisions salariales prises par l’État et non compensées auxquelles s’ajoutent les augmentations de fluides. (...) Ces mesures nous ont d’ores et déjà amené en responsabilité à voter un plan de mesures fortes le 7 novembre 2024 en Conseil d’administration pour atteindre le retour à l’équilibre financier en 2027 (...). Cependant, tous ces efforts risquent de se révéler insuffisants compte tenu du manque criant d’accompagnement des universités dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. L’inquiétude est générale : la mobilisation des universités est nationale." explique le président dans un mail interne.
"Pour justifier cet accompagnement insuffisant, l’État invoque un niveau de trésorerie important dans les universités. Mais il ne prend pas en compte que ce montant est déjà systématiquement gagé par des projets stratégiques et d’investissements indispensables (France 2030, CPER...). Il est par ailleurs bien insuffisant pour combler les seuls besoins d’investissements nécessaires à la remise à niveau du patrimoine universitaire, en grande partie vétuste et trop énergivore, au détriment de notre engagement pour une planète durable." David Alis, président de l'Université de Rennes
Pour le président : "Notre université serait particulièrement touchée par ces nouvelles mesures de non compensation prévues dans le projet de loi de finances 2025 : l’augmentation du CAS Pension se traduirait par plus de 3 millions d’euros de charges supplémentaires à financer par notre établissement. L’obligation pour nos universités d’appliquer ces nouvelles coupes budgétaires conduira irrémédiablement au recul de notre système d’enseignement supérieur et de recherche, au détriment de la formation des générations futures, de l’innovation, de l’économie et de la société dans son ensemble."
Un appel à la mobilisation
Pour protester, le président appelle à la mobilisation aux côtés des autres universités. "Notre université se mobilise avec l’ensemble des universités françaises rassemblées au sein de France Universités. (...) Nous ne pouvons pas sacrifier l’avenir au présent. Il est encore temps de mobiliser les moyens indispensables au service de la jeunesse pour répondre aux enjeux de formation, de recherche et d’innovation et relever ensemble les défis de demain."
"Vous pouvez compter sur ma pleine et entière détermination et celle de mon équipe pour agir ensemble au service de notre enseignement supérieur et de notre recherche. Nos universités sont garantes de notre avenir commun. Nous sommes tous mobilisés. (...)." finit par expliquer David Alis, le Président de l'Université
Plusieurs universités ont décidé de réaliser une opération "universités mortes" en suspendant les cours des étudiants. " Ce n'est pas le choix de l'Université de Rennes" selon une source interne.
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