RENNES : Un angevin jugé ce jeudi à Rennes, pour "violence au couteau gratuite"

Un policier devant un commissariat près de Rennes. PHOTO/IMAGES D'ILLUSTRATION

Un homme originaire de la région d’Angers (Maine-et-Loire) a été condamné ce mercredi 26 février 2025 à cinq ans de prison pour avoir infligé, deux jours plus tôt, un coup de couteau place Sainte-Anne, à Rennes (Ille-et-Vilaine), à un jeune homme tandis que le dossier d’un autre prévenu accusé de violences au couteau le même jour sur un vigile du magasin Lidl du Mail François-Mitterrand a pour sa part été renvoyé.

Trois agressions au couteau étaient en effet survenues le lundi 24 février 2025 en différents endroits de la ville : une première altercation, qui avait éclaté Place d’Italie à la mi-journée dans le cadre d’un « différend lié à des dégradations » sur un véhicule, avait conduit un homme à l’hôpital. Jusqu’à ce mardi 25 février 2025, personne n’avait toutefois été interpellé.

En revanche, deux autres affaires avaient fait l’objet d’interpellations et de présentations devant le procureur de la République ce mercredi 26 février 2025. Ce dernier avait donc décidé du renvoi de deux hommes devant le tribunal correctionnel de Rennes dans le cadre de comparutions immédiates.

Dans les deux cas, le parquet avait sollicité le renvoi de l’affaire pour solliciter des « expertises psychiatriques » compte tenu des profils inquiétants des deux prévenus. Le premier d’entre eux, Gaëtan XXX, est en effet un trentenaire handicapé condamné à quatre ans de prison ferme à Angers pour avoir braqué un hôtel Formule 1 et séquestré le veilleur à Saint-Barthélemy-d’Anjou (Maine-et-Loire) en août 2019. Il était sorti de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) deux mois plus tôt.

Cinq ans de prison prononcé

Ce lundi 25 février 2025, cet homme de 33 ans a d’abord été vu « errer » sur la place Sainte-Anne, à Rennes, en début de soirée. Il s’était par la suite approché de deux amis installés à la terrasse d’un bar et a « mis un couteau sous la gorge » de l’un d’eux en lui lançant « Toi, tu veux expérimenter » sans qu’aucun mot n’ait été échangé au préalable entre eux.

Plusieurs hommes étaient ensuite intervenus, parvenant à maîtriser l’assaillant après lui avoir « lancé un banc » au visage. Deux jours plus tard, Gaëtan XXX affiche d’ailleurs devant ses juges un large cocard à l’œil.

La victime de cet homme souffrant manifestement de troubles psychiatriques avait par la suite « mis la main » sur sa gorge « pour la protéger ». Elle s’en sort finalement avec « une coupure au pouce » mais son état n’est « pas consolidé », a fait savoir son avocate Me Audrey Ferron.

Gaëtan XXX, défendu par Me Arnaud Le Bourdais, a indiqué qu’il refuserait de se plier à l’expertise « psychiatrique » sollicitée par la procureure pour « éclairer » le tribunal sur « sa personnalité » et « comprendre son état d’esprit ». Il a finalement demandé à sortir du box pour retourner dans les geôles, sans assister à son propre procès.

Le tribunal correctionnel de Rennes a donc décidé de retenir le dossier, et de le juger en l’absence du principal intéressé. Ce dernier comptabilisant déjà trente-cinq mentions à son casier judiciaire, il a été condamné ce mercredi 26 février 2025 à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt. À sa sortie de prison, Gaëtan XXX aura aussi interdiction de porter une arme pendant quinze ans et de paraître à Rennes pendant trois ans. Dans la foulée, son avocat a annoncé son intention de faire appel de ce jugement.

Une autre agression sur le Mail

Juste après l’évocation de cette affaire, un autre prévenu s’était présenté dans le box pour répondre, lui aussi, de faits de « violence » avec l’usage d’un couteau. L’affaire n’avait pas été rendue publique jusqu’alors : cet « ancien militaire déserteur » de 35 ans était accusé d’avoir sorti son arme devant un vigile du supermarché Lidl du Mail François-Mitterrand.

Celui-ci lui aurait « demandé de déguerpir » alors qu’il faisait la manche et aurait « mis la main dans sa poche » pour appeler les forces de l’ordre. Le trentenaire aurait alors pris peur, avait « sorti un couteau » et l’avait « tendu en direction du vigile ».

Là encore, la procureure de la République avait sollicité une expertise psychiatrique et le renvoi de l’affaire, au regard de la personnalité de cet homme condamné à onze ans de réclusion criminelle pour « viol avec arme » par la cour d’assises du Puy-de-Dôme en juillet 2014. Cette fois-ci, le tribunal correctionnel de Rennes s’est rangé à son avis : il sera donc jugé dans deux mois et a été maintenu en détention dans l’intervalle.