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REPORTAGE : “Les océans sont les poumons de la planète”, au cœur de l'expédition TARA Océan

Dernière mise à jour : 23 nov. 2024

De septembre 2009 à mars 2012, l’expédition TARA Océan à parcourru 115 000 km autour de la Terre en passant par 42 pays. L’objectif de l’expédition : l’étude planétaire de plancton marin. Méconnu, cet écosystème est un marqueur crucial de l’état de notre Planète.  Plongez au cœur de ce laboratoire flottant de 137 tonnes. 



36 mètres de long pour dix mètres de large, bienvenue à bord du Tara. Ce véritable laboratoire flottant parcourt 115 000 kilomètres autour de la Terre. Durant 938 jours, les 70 membres d'équipage et les 126 scientifiques embarqués, de 35 nationalités, vont observer au cœur des océans, le plancton marin. Un écosystème méconnu, marqueur pourtant crucial de l’état de notre planète. 




“La Rosette, c’est l’un des trois outils de prélèvement dont nous disposons à bord.”


Sur le pont en cette journée ensoleillée, Johan Decelle s’active pour mettre à l’eau aidé par les mécaniciens du bord, un filet. “ On utilise plusieurs méthodes pour prélever ses organismes. Là par exemple, on  met à l'eau un filet. Il en existe sept modèles de 5 à 690 microns, qui s’immergent à la surface jusqu'à mille mètres de profondeur” explique le scientifique. A l’arrière du bateau, Daniel Cron, le mécanicien en chef guide le treuil océanographique pour plonger la Rosette. “La Rosette, c’est l’un des trois outils  de prélèvement dont nous disposons à bord. Il s’agit d’un ensemble de dix bouteilles Niskin, qui permettent de caractériser les masses d’eau.


En gros, cela va nous indiquer la pression, la température, la conductivité, la présence d’azote, d’oxygène, son degré de fluorescence.” décrit le mécanicien. Soudain le silence se fait sur l’arrière. “C’est une opération périlleuse, on doit être vigilant à ne pas percer les bouteilles. Programmées pour s’ouvrir, elles nous permettent de recueillir de l'eau à différente profondeur.” affirme le mécanicien. Pressant le bouton de descente du treuil, l’homme fait plonger la Rosette dans les eaux turquoise de l’océan Pacifique. Celle-ci disparaît pour une demi-heure.


Sur le côté du navire, nous retrouvons Johan, le biologiste qui aidé de collègues remonte son filet. L’ayant réceptionné, ils le hissent à bord. Puis les transvasent dans des bocaux. “ On va maintenant aller à l’imagerie microscopique. C’est dans cette salle que l’on caractérise les organismes prélevés, leur diversité fonctionnelle et leur complexité.” annonce le scientifique. Nous le suivons sous le pont du navire et pénétrons dans le laboratoire.


Nous y rencontrons Defné Arslan, un autre ingénieur biologiste. Assis à son bureau, il fixe le Flowcam. “ Je suis actuellement en train d’analyser les organismes. Grâce à cet appareil, je peux faire défiler les organismes à grande vitesse dans le faisceau d’un laser, en les comptant et en les caractérisant.” explique le biologiste. 


Le plancton , base de la chaîne alimentaire


Au cœur de ce véritable laboratoire flottant, Defné Arslan nous explique le rôle des plancton: “En fait le Plancton, c’est la base de la chaîne alimentaire, c’est la clé de survie des poissons des mammifères marins et donc de milliard d’êtres humains. Ces micro-organismes réagissent vite aux changements climatiques et à l’acidification des océans. Les récifs coralliens sont quant à eux des lieux privilégiés pour la biodiversité aquatique, mais ils souffrent du changement climatique, des pollutions marines et des pêches excessives.”


Grâce aux dispositifs de prélèvements, présents à bord des bateaux, les scientifiques ont pu recueillir du phytoplancton, des bactéries, du zooplancton et des virus. 


Les scientifiques recueillent l’ADN pour pouvoir les séquencer et l’analyser comme l’explique Johan Decelle : “Une fois le prélèvement effectué d’un échantillon d’eau de mer, on en extrait l’ADN puis on l'amplifie via un processus de polymérase chaine réaction(PCR) pour pouvoir ensuite de séquencer à haut débit et ainsi pouvoir identifier des espèces présentes dans les échantillons en les confrontant à une base de donnée. On a ainsi identifié le ver polychète, des larves de corail, et de poisson entre autres.”


Tous les prélèvements effectués sont ensuite envoyés sous azote, lors d’escales ayant lieu toutes les 6 à 8 semaines. Ces Prélèvements sont exportés vers l’Allemagne pour ensuite être redistribué aux différents laboratoires. 


Les prélèvements effectués lors de l'expédition TARA serviront pour les recherches futures. Dans le domaine de la médecine et de la pharmacie, le plancton est un réservoir extraordinaire de biomolécules. Dans le domaine du réchauffement climatique, permettre l'établissement de banque de données océanographique. Dans le domaine de la génétique enfin.  


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