LÉGISLATIVES 2024 : "Démission","Déshonneur"..., les mots ne manquent pas après l'annonce d'Eric Ciotti
- La rédaction politique
- 11 juin 2024
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La proposition d'Éric Ciotti, leader du parti Les Républicains, de conclure un accord avec le Rassemblement national en vue des législatives anticipées, a provoqué une vague d'indignation à gauche, au sein de la majorité, et même au sein de son propre parti, tandis que le RN a salué un « choix courageux ».
Même à droite, la décision d'Éric Ciotti, annoncée au JT de 13H00 de TF1, a provoqué une spectaculaire levée de boucliers. « Éric Ciotti n'engage que lui. Il doit quitter la présidence des Républicains », a immédiatement publié sur X le chef des députés LR, Olivier Marleix.
Plusieurs élus ont suivi cet appel. « Il doit démissionner. Nous sommes les héritiers de de Gaulle, Giscard, Chirac et Sarkozy », a affirmé Philippe Juvin, ancien candidat à la primaire de la droite. « Nous savons désormais qu’en juin 1940, Éric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche » (comme le général de Gaulle, ndlr), a déclaré le député LR de l’Aisne, Julien Dive.
« Je n’avaliserai jamais, sous aucun prétexte, un accord avec le RN contraire à l’intérêt de la France et à notre histoire », a également déclaré l’influent président du Sénat, Gérard Larcher, demandant à Éric Ciotti de quitter la présidence de LR.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a accusé Éric Ciotti de « vendre son âme pour un plat de lentilles et draper cela dans l’intérêt du pays ». « Tout ne s’achète pas. Les Républicains doivent dénoncer immédiatement l’accord proposé », a insisté l’ancienne candidate LR à la présidentielle.
Le camp présidentiel a aussi vivement critiqué l’annonce du président de LR.
« Éric Ciotti signe les accords de Munich (de 1938, conclus avec Hitler, ndlr) et enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen » - Gérald Darmanin, sur X
« Éric Ciotti porte un coup terrible à ma famille politique, la droite républicaine », a déploré la ministre de la Culture, Rachida Dati, issue de LR.
« Quelle tristesse, quel naufrage ! Il faut vite rassembler et reconstruire une force solide qui s’opposera aux extrêmes », a également appelé le patron des sénateurs centristes, Hervé Marseille.
Un "Nouveau Front Populaire" face à un "Front National"
À gauche, le projet d’accord avec l’extrême droite a conduit les principaux chefs de partis à appeler à un « front populaire ».
« La seule alternative au Front National est désormais le #Frontpopulaire », a ajouté la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier.
« Le cordon sanitaire face au parti fondé par des Waffen-SS n’est plus », a déclaré la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, estimant que « Les Républicains n’ont plus de républicain que le nom ».
« Toutes les digues ont sauté. LR fait alliance avec le RN. Notre responsabilité : la résistance. Notre chemin : le Front populaire », a soutenu le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
À l’inverse, le Rassemblement national a largement salué la prise de position d’Éric Ciotti.
Marine Le Pen y voit un « choix courageux » et a déclaré à l’AFP espérer « qu’un nombre conséquent de cadres LR le suivent ».
« Éric Ciotti choisit l’intérêt des Français avant celui de nos partis », a affirmé le président du RN, Jordan Bardella.
De nombreux parlementaires RN ont exprimé leur soutien, mais, pour le moment, les marques de soutien venues de LR restent rares. Le président des jeunes LR, Guilhem Carayon, a tout de même défendu « le choix du courage et du bon sens » du patron du parti.
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